Malaysie

Ciao la Malaysie ...

Apres notre journee de repos a Cherating, nous continuons a pedaler le long de la cote est malayse - nos 4 dernieres journees en malaysie, avant d'arriver a la frontiere thai.

4 journees sur une route parfaite: magnifique goudron (on se met a admirer la qualite du revetement lorsque l'on pedale les kilometres...), suffisamment large pour ne pas etre embetes par les vehicules qui peuvent nous donner de la place lorsqu'ils nous doublent, plate, et un poil monotone. 4 journees pendant lesquelles nous continuons de decouvrir un pays qui laisse en nous un sentiment etrange. Rien d'ouvertement problematique ou negatif - les camions et motos continuent d'utiliser leur klaxon tant qu'ils peuvent alors qu'ils nous doublent, les gens continuent de nous faire des grands signes... Mais nous ne pouvons nous empecher de remarquer qu'il semble parfois difficile aux gens de venir nous parler.

Les hommes - que Mike finira par qualifier de la maniere suivante "je ne suis pas sur d'apprecier l'attitude des hommes dans ce pays" - les hommes donc sont soit plein de vie alors qu'ils sont enfants (les paroles de Jacques Brel "tous les enfants sont comme les votres" ne cessent de revenir en tete), soit deviennent tres surs d'eux memes devenus adultes, et ne nous mettent pas tant a l'aise... Les femmes continuent de sourire, et leurs yeux et visages nous disent combien nous sommes les bienvenus, mais malgre cela, nous avons le sentiment qu'elles n'osent pas completement nous approcher et nous parler. L'une d'elles, une jeune femme travaillant dans l'un de ces petits restos sur le long de la route, apres avoir attendu que tous ses clients s'en soient alles, nous a approches en nous demandans si nous lui donnions la permission de nous parler. Sympathique jeune femme qui voulait en savoir plus sur nos origines, et sur nous, et qui soudainement, au milieu de la conversation, s'est interrompue, s'est levee et est partie. En nous retournant, nous nous rendons compte que 2 hommes viennent d'arriver. A l'oppose, la conversation tres ouverte et relax que nous avons eu avec un homme malay (d'origine indienne) autour d'un repas nous montre une face differente...

Nous ne pouvons mettre le doigt dessus, et probablement cela est justifie, n'ayant passe que 10 jours en Malaysie - tous ont ete accueillants, et certainement intrigues par nos moyens de locomotion, mais nous ne pouvons que nous interroger sur ce sentiment qui est dans l'air - comme un certain "code social" ou autre regle...? -. Tres certainement, alors que nous entrons en Thailande quelques jours plus tard, nous voyons la Malaysie sous un angle completement different - bien que voisins geographiquement, les personalites de ces 2 pays sont diametralement opposees!

Nous passons notre derniere soiree en Malaysie dans la ville frontiere de Kota Bahru. Nous laissons nos velos dans une petite auberge et partons explorer cette petite ville, ce qui nous donne l'occasion de suivre dans sa totalite le ritual de fin d'apres midi - l'appel a la priere, qui attire les hommes, un a un, vers la mosquee central. Sous les chants de "Allah Akhbar!", les hommes de tous ages, milieux, styles, degaines et formes se rassemblent autour de la mosquee, laissent leurs sandales dehors, se lavent les pieds, et montent lentement les marches qui les meneront a la salle de priere. L'atmosphere est chaude, et etrangement spirituelle. L'appel a la priere met un stop au cliquetis constant du marche voisin - les coupes et les clacks, les chuchottements et autres conversations, les marchandises que l'on deplace a droite, a gauche ou que l'on decharge sur le sol, tout est mis en sourdine et reduit a un bourdonnement, que la chaleur semble diminuer encore un peu plus. Alors que la fin de la journee approche, ce temps de priere est comme une pause avant de commencer les activites nocturnes (qui sont encore plus nombreuses que les activites de la journee en Malaysie!), un temps d'arret, avant de passer a la phase suivante. La priere laisse le temps suspendu un moment, et je ne peux m'empecher d'admirer le fait que ces gens prennent ce temps, chaque jour, et meme plusieurs fois par jour, laissant en suspens leur activite, quelqu'elle soit. Au-dela des croyances et religions, ces 45 minutes sont un temps pendant lequel, quelque soit le cours des evenements a ce moment la, la vie et le tumulte quotidiens s'arretent, et l'homme prend le temps de prier, reflechir, penser, ou encore rever...

Des que le dernier "Allah Akhbar!" a fini de resonner dans la chaleur de la ville, tout reprend vie - comme si une piece de theatre avait ete figee sur un tableau l'espace d'un moment, et reprenait alors son cours. Les motos se font a nouveau entendre, et le flot des hommes sortant de la mosquee devient de plus en plus dense, parlant et trainant les pieds, cherchant leurs sandales et s'eparpillant dans toutes les directions. Les femmes sortent par une autre porte, s'en allant vers leur prochaine tache. Le marche revient a la vie, coupant, hachant, friant, sautant, bouillant, froissant, payant, nettoyant ou encore cuisinant... Kota Bahru s'apprete a commencer ses activites nocturnes, qui vont continuer, sans relache, jusqu'a minuit passe. Nous allons nous coucher, pour recuperer quelques heures de sommeil avant un depart aux aurores qui nous verra pedaler les derniers 25 km qui nous separent de la Thailande.

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